Narrateur : Bienvenue à TDAM Talks, le balado qui vous présente les points de vue d’experts de Gestion de Placements TD pour vous aider à composer avec un contexte de placement en constante évolution. Alors que nous entrons en 2025, cet épisode promet d’être parmi les plus éclairants et percutants jusqu’à maintenant. Ingrid Macintosh s’entretient avec David Sykes, chef des placements, Gestion de Placements TD, pour discuter des occasions et des défis qui se présenteront sur les marchés cette année.
Ils examineront les marchés de placement par catégorie d’actif et analyseront tout, des tendances inflationnistes à la croissance mondiale et à la volatilité des marchés. Cet épisode vous aidera à comprendre les forces qui façonnent 2025 et comment vous pouvez vous positionner pour vous épanouir.
Ingrid : Bonjour et bienvenue à TDAM Talks. Dans le balado d’aujourd’hui, on va vous présenter l’un de nos événements favoris : notre épisode le plus important de l’année, un aperçu de l’année 2025. C’est également dans cet épisode qu’on demande à Dave de se prononcer en nous offrant un aperçu et une prédiction pour l’année à venir, tout en discutant de certains facteurs qui influenceront la performance des marchés. Bienvenue, David.
David : Merci, Ingrid. C’est un plaisir de vous voir aussi.
Ingrid : Avant de tourner notre regard vers l’avenir, on va jeter un coup d’œil dans le rétroviseur. Comme je l’ai mentionné, on vous demande de faire des prédictions. Et bien sûr, en les enregistrant, elles restent gravées. L’an dernier, au début de l’année, vous avez dit que vous anticipiez des marchés positifs pour les actions et les titres à revenu fixe, dans une fourchette de 4 % à 6 %. Comment est-ce qu’on s’est débrouillés?
David : Eh bien, si je devais me montrer autocritique, je dirais que j’avais raison sur la tendance positive, mais je me suis certainement trompé sur l’ampleur. Pour vous donner une idée, si l’on regarde les marchés nord-américains, les actions ont augmenté de 25 % à 30 %. Les titres à revenu fixe canadiens ont progressé d’environ 5,5 %, et les titres à revenu fixe américains, d’environ 3,5 %. Alors, j’avais raison sur la direction, mais complètement à côté sur l’ampleur.
Ingrid : Alors, avec tout ça derrière nous, comment vous sentez-vous? Avec tout ce dynamisme accumulé à la fin de l’année, comment vous sentez-vous pour l’année à venir?
David : Oui, il y a beaucoup de choses à dire. Oui, il y a beaucoup à dire. Et je sais qu’on va en parler, mais pour résumer, je dirais que je suis prudemment optimiste. La croissance des bénéfices semble assez bonne pour l'Amérique du Nord. Je pense que les actions continueront à afficher des rendements positifs. Les titres à revenu fixe ont probablement fait leur course. Désormais, les rendements seront probablement en ligne avec les taux. Du côté des placements alternatifs, je me sens un peu plus optimiste concernant l'immobilier canadien, et je continue de privilégier les infrastructures et les prêts hypothécaires.
Ingrid : C’est alors un bon ensemble de perspectives qui pourrait vous rendre un peu plus responsable, puisque vous venez de publier la dernière vue sur la répartition des actifs. Peut-être qu’on pourrait y aller catégorie d’actif par catégorie d’actif. On va commencer là où tout le monde commence, les actions. Et peut-être va-t-on commencer ici même, au Canada. Quelles sont vos perspectives pour l’année à venir?
David : Dans l’ensemble, au sein des actions, on serait légèrement surpondérés à l’approche de la nouvelle année. Du côté canadien, je dirais que l’année a été très forte, avec des rendements de 20 % et plus si vous incluez les dividendes. À l’avenir, il semble que le pire des pertes de créances soit derrière les banques canadiennes. De plus, les sociétés énergétiques canadiennes semblent disposer de flux de trésorerie importants. L’optimisme pour le Canada semble alors assez solide à l’approche de l’année prochaine.
En faveur du Canada, les évaluations restent relativement abordables, se négociant à environ 16 fois les bénéfices futurs, avec des rendements sur dividendes avoisinant 3 %, à l’échelle du marché. Et le marché boursier canadien est légèrement surpondéré à l’approche de la nouvelle année.
Ingrid : Eh bien, on va traverser la frontière sud. Et rester un instant sur les fondamentaux, car je pense qu’on va avoir une autre conversation bientôt sur la scène politique là-bas. Vous avez dit 25 % à 30 % en 2024, mais grâce à un petit nombre d’entreprises. À quoi ressemble le marché américain pour 2025?
David : Oui, alors, aux États-Unis, la croissance des bénéfices devrait être assez forte en 2025, avec une augmentation d’environ 13 % à 15 %. L’histoire principale, bien sûr, aux États-Unis, ce sont les « Mag Seven ». Ils ont dominé le marché jusqu’en juillet. Et à ce moment-là, on a observé un chiffre de l’inflation, un chiffre de l’IPC, un peu plus faible que prévu. Et vous avez commencé à observer une rotation hors des « Mag Seven » vers d’autres secteurs.
Ainsi, si l’on continue à voir des baisses de l’inflation, des taux en baisse et une forte croissance des bénéfices, je pense qu’on aura encore une année positive aux États-Unis. Il y aura clairement des hauts et des bas. Mais je pense que beaucoup de gens sont fixés sur le fait que le marché n’est pas historiquement bon marché, ce qui est factuellement correct. C’est vrai.
Mais si l’on regarde l’indice S&P, on négocie probablement à 22 fois les prévisions. Si l’on regarde l’action médiane de l’indice S&P, elle est probablement à 19 fois. Encore une fois, pas super bon marché. Je ne dis pas que c’est l’occasion d’achat de toute une vie, mais je me sens bien par rapport à la combinaison de la croissance des bénéfices et de la politique monétaire de la banque centrale en déclin. Ça devrait alors produire des rendements positifs l’année prochaine.
Ingrid : Alors, vent arrière, vent arrière. J’adore. À l’échelle mondiale. Au-delà de nos frontières.
David : Oui, alors, je dirais simplement que pour ce qui est du marché mondial, on le divise à peu près ainsi, l’Europe et le reste du monde. En Europe, il y a clairement des défis concernant la croissance industrielle et la croissance du PIB. Il y a clairement des problèmes qu’ils pourraient rencontrer avec la politique publique des États-Unis et les tarifs douaniers. Alors, je suis un peu préoccupé par la croissance du BPA en Europe. Et on serait légèrement sous-pondérés.
Ensuite, en Chine et dans les marchés émergents, il y a clairement des problèmes concernant le secteur immobilier domestique en Chine. Les relations Chine-États-Unis, si je puis dire ainsi, seront mises à l’épreuve dans la nouvelle année, alors, encore une position légèrement sous-pondérée là-bas. Dans l’ensemble, on serait légèrement surpondérés en actions. Mais encore une fois, je ne dis pas que les actions sont l’occasion d’achat du siècle. Mais on aurait une position légèrement surpondérée parce qu’à un moment donné, il y aura sûrement de la volatilité sur les marchés boursiers.
Ingrid : D'accord, on va passer de l’autre côté de la structure du capital et examiner les titres à revenu fixe. Vous avez dit il y a un moment que vous pensiez que les titres à revenu fixe ont probablement atteint leur plein potentiel. Alors, on va en parler! On y va avec les rendements des portefeuilles de titres à revenu fixe actuellement, et ce que vous en pensez.
David : Oui, alors, du côté des titres à revenu fixe dans l'ensemble, on serait modérément sous-pondérés. Encore une fois, on pense que les titres à revenu fixe occupent une place importante dans chaque portefeuille en raison de leurs caractéristiques défensives et de leurs avantages en termes de diversification. Mais je pense qu’il est juste de dire qu’au moins au Canada, l’inflation est maintenant dans la fourchette de 2 %. Les rendements sur un titre à cinq ans sont probablement autour de 3 %. C’est probablement l'attente en termes de rendement à l’approche de l’année prochaine.
Si l’on regarde les États-Unis, en fonction de ce qui se passera au niveau de la politique publique, les taux pourraient encore légèrement augmenter, mais probablement pas de manière significative. Alors, on s’attend à des rendements de 3 % à 4 % aux États-Unis. Ensuite, à mesure qu’on monte dans la structure du capital, si l’on regarde les titres de qualité investissement, les écarts sont très, très faibles. Encore une fois, probablement pas une occasion d’achat de toute une vie.
Cependant, les entreprises américaines sont en très bonne santé. Et je pense qu’il est raisonnable de dire que l’on peut s’attendre à des rendements de 5 % à 6 % sur les titres de qualité investissement. Enfin, si l’on regarde les titres à rendement élevé, les écarts sont encore serrés. Mais si l’on considère le rendement global, on peut envisager des rendements à un chiffre élevé pour les titres à rendement élevé à l’approche de l’année prochaine.
Ingrid : Aussi, parmi nos outils figure une activité dans le domaine des placements alternatifs, notamment l’immobilier, les infrastructures, les hypothèques et la dette privée. Pourrait-on discuter un peu de ce secteur du monde des placements?
David : Pour ce qui est des placements alternatifs, comme vous l’avez mentionné, ils se divisent en plusieurs sous-catégories. Si je commence par l’immobilier, je dirais qu’on est très favorables aux immeubles résidentiels à logements multiples, aux immeubles industriels et, dans une certaine mesure, aux immeubles commerciaux. Le seul segment qui reste faible est celui des bureaux. Mais de nombreuses entreprises et gouvernements commencent à mettre en œuvre des politiques de retour au bureau, ce qui nous rend plus optimistes à cet égard.
En regardant vers l’année prochaine, on commence à observer une croissance positive des revenus nets d’exploitation. On peut probablement s’attendre à des rendements dans les moyennes unités à un chiffre pour le secteur de l’immobilier. En ce qui concerne nos hypothèques commerciales, c’est un domaine d’une stabilité et d’une régularité incroyables grâce à la durée courte et à la nature génératrice de revenus de ce produit. Il génère systématiquement des rendements de 4 %, 5 %, même 6 %. Je m’attends à ce que 2025 ne fasse pas exception, avec probablement des rendements autour de 4 %.
Pour ce qui est de notre produit en infrastructure, la demande mondiale pour la transition énergétique, l’éolien, le solaire, le stockage d’énergie et les infrastructures traditionnelles comme les ports et les routes est immense. On a enregistré des rendements élevés à un chiffre cette année, et je pense que ce sera similaire l’an prochain.
Enfin, en ce qui concerne notre offre de dette privée, ce qu’on apprécie particulièrement, ce sont les rendements et les écarts beaucoup plus intéressants que ceux des marchés publics. Il est difficile de dire exactement quels seront les rendements, mais on peut probablement s’attendre à des résultats allant de moyennes à hautes unités à un chiffre.
Ingrid : Il est vraiment important que nos auditeurs comprennent qu’on ne dit pas « actions ou alternatives », « titres à revenu fixe ou alternatives ». C’est bien « et, et, et ». Et je pense que les placements alternatifs, comme vous l’avez souligné, apportent réellement cette diversification et ce tampon, pour ainsi dire, en ce qui concerne les flux de rendements sur le long terme.
David : Je pense que les gens constateront, et je peux le prouver empiriquement, qu’à long terme, il ne faut pas faire de choix tout ou rien. La conversation et le débat autour de la construction de portefeuille portent sur la proportion de l’immobilier canadien, des actions américaines, des titres à revenu fixe canadiens. Il s’agit d’ajustements subtils, de déplacer 3, 4 ou 5 points de pourcentage dans un sens ou dans l’autre. Ce n’est pas une décision tout ou rien. Et je pense que les gens doivent se rappeler qu’il est essentiel de rester investi pour bénéficier des avantages de la diversification et de l’effet cumulatif sur le long terme.
Ingrid : Je vais aborder une dernière catégorie d’actif, car ici, à Gestion de Placements TD, on a ajouté une capacité en matières premières il y a quelques années. On a récemment invité Hussein et Humza sur notre balado pour discuter des perspectives dans ce domaine. Voulez-vous dire quelques mots sur les perspectives des matières premières pour 2025?
David : Oui, en ce qui concerne les produits de base, ce qui me plaît le plus, ce n’est pas nécessairement leur rendement, mais plutôt leur très faible corrélation, voire leur corrélation négative, avec d’autres catégories d’actif. Ainsi, lorsque ces autres catégories ne performent pas, les produits de base, eux, fonctionnent. Et je pense qu’il est juste de dire qu’en envisageant 2025, il n’y a pas eu beaucoup de nouvelles activités minières. Les dépenses en immobilisations dans ce domaine ont été faibles.
Et si les banques centrales du monde entier continuent de réduire les taux et que vous commencez à voir des mesures de relance émanant de pays comme la Chine ou de l’Europe, alors que leurs difficultés économiques persistent, ça pourrait probablement créer un environnement très, très favorable aux produits de base. Encore une fois, je ne veux pas prédire le rendement des produits de base, mais je pense qu’il est important de noter qu’en tant qu’élément de diversification, lorsque rien d’autre ne fonctionne, il est utile d’avoir des produits de base comme stabilisateur dans le portefeuille.
Ingrid : Je pense que l’histoire qui a vraiment dominé le marché au cours des trois dernières années concerne l’inflation et le contexte des taux. Quelle sera la direction des taux? On sait tous, dans les grandes lignes, où ils se dirigent. Quelle est votre perspective sur leur amplitude et leur rapidité? Et qu’est-ce que ça signifie, de manière générale, pour les marchés?
David : Eh bien, beaucoup de choses ont changé avec l'élection présidentielle aux États-Unis.
Ingrid : Oh, j'y arriverai.
David : Alors, je pense qu'évidemment, si l'on pense à des choses comme les droits de douane, les réductions d'impôts, les éventuels changements en matière d'immigration, la déréglementation, certaines de ces mesures sont extrêmement stimulantes. D'autres sont inflationnistes. Je pense qu'avec les meilleures informations dont on dispose aujourd'hui, il semble que l'inflation continue lentement de diminuer. Vous continuez à voir les prix de l'énergie baisser.
Le WTI en Amérique du Nord se situe maintenant entre 68 et 70 dollars. Vous commencez lentement à voir les coûts du logement enfin commencer à baisser. Vous voyez aussi les prix des biens diminuer. Les prix des services restent un peu élevés. Mais dans l'ensemble, cette combinaison place probablement l'inflation en Amérique du Nord – c'est-à-dire au Canada et aux États-Unis – quelque part entre 2 % et 2,5 %. Et je pense qu'ensuite, le débat sera : la Fed sera-t-elle prête à accepter un taux d'inflation de 2,5 %? Ou sont-ils vraiment, vraiment déterminés à atteindre l'objectif, soit 2 %?
Ingrid : Vous avez évoqué le sujet de l'élection. Alors, je disais, vous voulez en parler un peu plus en détail. Selon le moment où les auditeurs écoutent ça, mais évidemment, ces derniers jours, il y a eu beaucoup de discours autour des droits de douane, en particulier pour le Canada et la Chine. Peut-on approfondir ce que ça signifie, ou peut-être ce que ça ne signifie pas? Quels sont certains des secteurs concernés? Comment doit-on envisager ça de manière réaliste, du point de vue d'un investissement?
David : Il est difficile d'analyser quelque chose que le président élu diffuse sur les réseaux sociaux, car ce dont vous avez réellement besoin, c'est d'une politique réelle avec des détails, pour pouvoir vraiment analyser.
Ingrid : Exécutée.
David : Mais je pense qu'il est juste de dire – et je pense que la plupart seraient d'accord – que le président élu considère les droits de douane comme une menace. Et je pense que son agenda clair est qu'il veut restaurer la grandeur industrielle des États-Unis. Mais il ne veut pas nécessairement nuire au consommateur américain non plus. Et alors, je soupçonne qu'il y aura une approche plus équilibrée que ce que les gros titres suggèrent. Mais il est juste de dire que le président élu est très imprévisible.
Regardez, on envoie chaque année des biens d'une valeur d'environ 500 à 600 milliards de dollars aux États-Unis. Et s'il y a un droit de douane de 25 % sur ça, ce n'est pas un bon résultat pour le Canada. Ça va ralentir considérablement notre croissance économique. Mais de l'autre côté, ça n'aide probablement pas non plus les prix américains. Et alors, je pense que c'est davantage une menace pour essayer de se concentrer à nouveau sur la politique industrielle américaine, rendre les affaires grandes à nouveau aux États-Unis.
Mais à un moment donné, vous pouvez causer des dommages importants aux consommateurs si les droits de douane sont de l'ordre de 25 % contre le Canada, 25 % contre le Mexique ou 60 % contre la Chine. Je pense qu'il y a une ligne à suivre pour trouver le bon équilibre.
Ingrid : Puis-je approfondir un peu plus ce point? Si l'on pense à la balance commerciale entre le Canada et les États-Unis, y a-t-il des secteurs spécifiquement touchés de manière significative dans ce scénario? Parce que je ne pense pas que l'impact soit réparti de manière égale.
David : Non, alors la grande, grande majorité de ça concerne l'énergie. Les produits énergétiques envoyés vers les États-Unis sont d'une importance capitale. Ensuite, ce sont les automobiles et l'agriculture. Et alors, ces prix à la pompe, les prix dans les salles d'exposition, ce sont des choses que les consommateurs vont ressentir, et probablement ressentir immédiatement. Alors, ça touche surtout l'énergie, l'agriculture et l'automobile.
Et je pense que, pour chacun de ces secteurs, encore une fois, le président élu veut mettre son pays dans la meilleure position de négociation. Mais je pense qu'il faut être prudent parce que, si vous vous retrouvez dans une situation avec un tarif de 25 %, par exemple, pour l'argumentation, que le Canada riposte, puis les États-Unis ripostent, rapidement, les prix à la consommation pourraient revenir là où ils étaient. Et effectivement, le président Trump est assez intelligent pour réaliser que beaucoup de ses voix étaient basées sur le fait que les gens étaient mécontents des prix élevés. Et alors, il va devoir y prêter attention également.
Ingrid : C'est une résistance naturelle. Qu'en est-il de Trump et de la déréglementation? Quel genre d'impact verra-t-on avec ça? Quels secteurs?
David : Oui, alors, encore une fois, l'aspect intéressant de ces quatre grands domaines, que ce soit les droits de douane, les impôts, la déréglementation ou l'immigration, c'est qu'il y a une différence entre dire quelque chose et ce que vous allez réellement faire. Et alors, on verra quels organismes recevront une nouvelle direction. À quelle vitesse ces organismes pourront-ils instaurer des changements? Combien de règlements seront supprimés pour chaque règlement ajouté? Toutes ces choses doivent en réalité passer par le Congrès – pas nécessairement. Trump dispose de beaucoup de pouvoirs exécutifs. Mais il va y avoir beaucoup d'aller-retour, ici.
Et alors, je pense que, globalement, la déréglementation sera positive. De nombreuses enquêtes sur le sentiment de confiance des entreprises aux États-Unis disent que les entreprises se sentent bien. Quelqu'un parle enfin leur langue. Vous allez voir un véritable mouvement à ce sujet. Mais encore une fois, jusqu'où? À quelle vitesse? Quelle est la priorité? Ça sera difficile à juger.
Mais je pense qu'il est juste de dire que, dans un monde de déréglementation, l'activité de fusions et acquisitions va probablement augmenter considérablement. Et l'une de nos opinions les plus fortes est que les marchés financiers et de nombreux grands courtiers institutionnels aux États-Unis bénéficieront énormément d'une activité de fusions et acquisitions vraiment accrue, ce qui manque depuis de nombreuses années, car la branche exécutive des États-Unis, du moins, a été très, très punitive envers les entreprises américaines.
Ingrid : On va regarder certaines des choses dont on n’a pas parlé. Avant de faire ces balados, on parle à nos auditeurs. On parle aux conseillers. Les gens nous écrivent pour nous faire part des sujets dont ils veulent entendre parler. Peut-on aborder certains des autres occasions ou thèmes qu’on n’a peut-être pas encore envisagés? Alors, tout d'abord, l'IA.
David : Dans mon esprit, beaucoup de gens sur le marché s'inquiètent du fait que l'IA soit un grand battage médiatique, et qu'elle ne soit pas réelle. D'après mes lectures, mes discussions, mes études et ma compréhension, l'IA est réelle. Et c'est une innovation et une technologie incroyables.
Est-il possible qu’on ait vu une véritable bulle de valorisation dans certains semi-conducteurs ou certaines industries liées à l'énergie qui sont un sous-produit de l'IA? Bien sûr. Mais je pense qu'au bout du compte, la seule chose dont je suis convaincu, c'est que dans 3, 5 ou 10 ans, l'IA augmentera la productivité et rendra les entreprises plus rentables.
Et ça ne prend pas grand-chose. Si vous pouvez améliorer vos marges nettes de 10, 15, 20 points de base, c'est une amélioration assez considérable. Et je pense à toutes les tâches redondantes et répétitives que les usines à travers le monde et les institutions financières accomplissent, il y a beaucoup de processus qui peuvent maintenant être confiés à l'IA. Et je pense que ça va permettre à de nombreuses ressources productives de se concentrer sur quelque chose d'encore plus productif.
Alors, je pense que l'IA est réelle. Il y a eu du battage, c'est sûr. Mais je pense que c'est quelque chose qui va changer la donne. Mais ça ne se fera pas du jour au lendemain. Comme je le dis, je pense qu'au cours des trois à cinq prochaines années, vous commencerez à voir l'impact.
Ingrid : Je sais qu’on n’y participe pas, mais quelle est votre vision sur les cryptomonnaies? On vient de voir récemment qu'elles ont franchi la barre des cent mille.
David : Les cryptomonnaies, pour moi, sont un peu fascinantes. Alors, si j’analyse une entreprise ou des actifs, de manière générale, ces entreprises ou actifs devraient avoir des revenus et des dépenses, ils devraient avoir un revenu net, un flux de trésorerie et un flux de trésorerie libre.
Ingrid : Je sens un thème se dessiner ici.
David : Mais bien sûr, les cryptomonnaies n'ont pas ça. Et alors, dans mon esprit, c'est intéressant que le président élu Trump soit favorable aux cryptomonnaies, car selon l'ampleur des réductions d'impôts, selon l'ampleur de la déréglementation, il pourrait y avoir un véritable impact sur le déficit des États-Unis et la dette par rapport au PIB.
Clairement, c'est un environnement. Si l’on suppose que la dette par rapport au PIB explose, ça serait très positif pour les cryptomonnaies. Probablement pas génial pour la confiance dans le dollar américain. Alors, dans mon esprit, les cryptomonnaies sont quelque chose qu’on observe depuis les côtés. Ce n'est pas quelque chose à quoi, en tant qu'investisseurs fondamentaux, on croit. Et ce n'est pas quelque chose que, franchement, nos clients nous ont demandé.
Ingrid : L'année dernière, on a vu l'or augmenter de plus de 30 %. Et on est autour de 2 700 $ au moment où on enregistre ça. Quelle est votre vision de l'or?
David : L'or a tendance à bien performer, selon moi, dans deux scénarios. Le premier, c'est s'il y a une grande incertitude géopolitique – et Dieu sait qu'il y en a plusieurs. Alors, si l’on avait des tensions entre la Chine et les États-Unis, l'or pourrait bien performer. Mais l'autre facteur, ce sont les taux réels. Et la vraie concurrence de l'or, c'est le fait que si vous pouvez obtenir un taux réel de rendement ailleurs, alors peut-être que l'or n'est pas aussi attrayant.
Les taux réels ont pas mal baissé. Alors, ma prévision pour l'or serait autour de cette fourchette, plus ou moins 5 %. Mais je pense qu'en réalité, l'or, dans mon esprit, est ce refuge sûr en période de mécontentement. Et qui sait? Avec son propre canal de médias sociaux, on pourrait avoir beaucoup de mécontentement. On verra bien. On verra. Mais ce n'est pas une prévision éclatante pour l'or, mais évidemment, vous voulez l'avoir dans votre poche arrière en cas de tensions géopolitiques.
Ingrid : Je pense que vous avez un peu abordé ce sujet lorsqu’on a parlé de l'élargissement croissant du marché. Mais quelle est votre vision des Mag Seven pour l'année prochaine?
David : Oui, alors, cette année, si vous regardez le marché – dont le NASDAQ en hausse de 30 % – environ deux tiers de ça ont été l'expansion des multiples, et un tiers provient des bénéfices. Alors, je ne m'attendrais pas à voir ce type d'expansion des multiples l'année prochaine pour les Mag Seven.
Je pense que les Mag Seven sont des entreprises incroyables, légères en capital, avec peu de dettes, générant un flux de trésorerie incroyable, et retournant une grande partie de ce flux de trésorerie, dans certains cas, par des dividendes aux actionnaires. Mais je ne pense pas que vous allez voir une nouvelle réévaluation de leur valorisation.
Je m'attendrais à ce que les Mag Seven sous-performent par rapport au reste du marché, ces 493 autres entreprises qui, franchement, n'ont pas les valorisations des Mag Seven. Et pour une fois – au cours des deux ou trois dernières années, tout a été centré sur les Mag Seven. Mais maintenant, si l’on a des réductions d'impôts, si l’on a une déréglementation, ça va profiter aux petites entreprises, et probablement ce sera leur tour sous les projecteurs.
Alors, si l’on peut générer un peu de croissance des bénéfices dans ces entreprises et un peu d'expansion des multiples, je pense qu'un panier pondéré de manière égale, ou un panier moins concentré sur les Mag Seven, devrait surperformer en 2025.
Ingrid : Alors, presque tout ce que je vous ai lancé aujourd'hui revient avec quelque chose de positif. Il y a beaucoup d'optimisme, même après une année 2024 vraiment formidable. Quel est le cygne noir? Ou quelle est la chose qui vous inquiète pour 2025, qu'elle soit bonne ou mauvaise? Qu'est-ce qu'on pourrait manquer?
David : Je sais que vous m'avez demandé une seule chose, mais il y en a probablement quelques-unes. La première chose qui est possible, c'est que le nouveau président croie vraiment que les tarifs sont un mot magnifique, et qu'un pays ou une région le défie, puis qu'ils appliquent un tarif punitif. Et bien sûr, ensuite, il y a un tarif punitif sur le tarif punitif.
Et on entre dans cette spirale inflationniste, ce qui, de toute évidence, ne serait pas bon pour la croissance, pas bon pour les taux, et pas bon pour la rentabilité des entreprises et la croissance des profits. C’est toujours une préoccupation. Je ne sais pas si c’est réaliste. C’est une possibilité. Je ne sais pas quelle est la probabilité de ça.
L'autre chose qui m'inquiète beaucoup, c'est la place des États-Unis dans le monde. Il y a beaucoup de points chauds. Il y a beaucoup de choses qui ont surgi et dont on ne s’attendait pas à entendre parler. Ce sont des préoccupations.
Mais, à l'inverse — et on a tendance à toujours voir les cygnes noirs comme des éléments négatifs — à l'inverse, et si ce sentiment probusiness aux États-Unis se répandait, et que les gens commencent à penser que peut-être on devrait donner la priorité à la productivité et à l'investissement, et qu’on devrait prioriser la création d'emplois, et que l'IA continue d'élargir les marges, et qu’on peut investir des ressources humaines et du capital dans des secteurs plus productifs?
Peut-être, juste peut-être, que la croissance des bénéfices sera plus élevée que 15 % et que les multiples resteront là où ils sont et resteront stables, que l'inflation baissera et qu’on sera tous choqués et surpris de voir que les marchés boursiers ont augmenté de 20 % supplémentaires l'année prochaine. Encore une fois, je ne sais pas quelle probabilité on peut accorder à ça. Mais je pense qu'il arrive parfois que l’on regarde l'avenir et qu'on pense uniquement à tout ce qui pourrait mal se passer, sans penser à ce qui pourrait bien se passer.
Ingrid : Alors, vous voulez dire qu'au lieu des Mag Seven, on pourrait avoir le S&P 7 000? C'est bien ça que vous dites?
David : Ce serait quelque chose que beaucoup de gens considéreraient comme très, très improbable. Mais je pense qu'il faut le présenter comme une possibilité. Et, au final, à mon avis, ce qui détermine les prix des actions, c'est la rentabilité des entreprises. En ce moment, la rentabilité des entreprises est très élevée. Mais je vous dirais aussi que beaucoup d'entreprises parlent de l'argent qu'elles dépensent pour devenir plus productives, générer plus de revenus, réduire plus de dépenses et augmenter leurs profits.
Et si l’on voyait un potentiel de hausse là-dedans, tout ce qu'il faudrait, ce serait que la Chine soit un peu plus procyclique dans sa propre économie, quelques changements en Europe, et si l’on avait une reprise mondiale synchronisée de la croissance, ça pourrait vraiment, vraiment aider à la croissance des bénéfices au cours de l'année.
Ingrid : D'accord, ma dernière question, je vous le promets. Après avoir entendu tout ça, vous êtes un auditeur. Et vous allez sortir et essayer de prendre la décision parfaite. Que diriez-vous à cet investisseur qui vous écoute et essaie de chronométrer le marché d'une manière ou d'une autre?
David : Je dirais que si vous êtes dans la spéculation, libre à vous de vous y adonner. Mais si vous êtes dans l’investissement, c’est-à-dire chercher à faire croître votre argent de manière régulière, année après année, pendant de nombreuses années, je pense vraiment que vous devez être prudent avec les décisions de type tout ou rien. Les prédictions, pour moi, sont amusantes. Elles sont relativement simples à formuler, mais elles ne se réalisent presque jamais.
Ce qui fonctionne, selon moi, c’est cette idée de diversification entre les revenus fixes, les actions, les placements alternatifs et un peu de liquidités. Il s’agit d’orienter et d’ajuster le portefeuille avec une perspective fondamentale sur l’évolution probable des choses. Mais ce n’est pas une question de dire : « Tiens, je vais tout mettre en liquidités parce que les taux de liquidités sont à 4,5 % ou 5 %, et j’attendrai. »
Au début de cette année, aux États-Unis, tout le monde, moi inclus, pensait que la Réserve fédérale réduirait les taux sept fois. Il y avait un grand débat sur le fait qu’on serait en récession ou dans un ralentissement significatif. Ça ne s’est pas produit. Les actions ont augmenté de 30 %, 35 %, même 40 %. Et beaucoup ont raté cette hausse. Je ne dis pas que vous devez être investi à 100 % dans ce mouvement, mais vous devriez avoir un portefeuille diversifié, de sorte qu’une partie de celui-ci puisse bénéficier de ce type de hausse. Ce n’est pas une question de tout ou rien. Je vous en prie, je vous en prie, adoptez une vision équilibrée sur tout ça.
Ingrid : Oui, et contrairement à ce que beaucoup pourraient croire, vous n’avez pas de boule de cristal, n’est-ce pas? Vous avez simplement des années, des années, encore des années de formation et un excellent jugement.
David : Eh bien, en ce moment, les gens disent que les actions dominent tout et que la diversification n’a pas d’importance. Honnêtement, la diversification n’a pas été votre alliée cette année. Les revenus fixes n’ont pas particulièrement bien performé, et l’immobilier non plus. Mais viendra un moment où le cycle se retournera, et soudain, vous constaterez des rendements plus modestes sur les actions, et vous serez vraiment heureux d’avoir ces stabilisateurs. Encore une fois, je sais que je me répète, et je m’en excuse. Mais ce n’est pas une décision tout ou rien que vous voulez prendre. C’est une approche régulière et constante.
Ingrid : Je pense que c’est une belle conclusion. Merci, David. Des projets pour les fêtes, puisqu’on enregistre ça juste avant la fin de l’année?
David : J’espère faire beaucoup de promenades avec mon chien, passer du temps avec mes enfants et probablement regarder pas mal de films également.
Ingrid : Voilà, c’est dit. Et à nos auditeurs, j’espère que vous avez passé une merveilleuse période des fêtes. J’ai hâte de continuer à vous accompagner dans la nouvelle année. Comme toujours, vous pouvez nous suivre sur tdassetmanagement.com ou sur Apple, Amazon ou Spotify. Merci et passez une excellente journée.
[MUSIQUE]
Narrateur : Merci d’avoir écouté le balado TDAM Talks. Si vous avez apprécié cet épisode, n’hésitez pas à nous suivre sur votre plateforme de balados préférée et à le partager avec vos amis et collègues qui aiment rester informés. Un grand merci à notre équipe en coulisses : Marko Vidovich pour la production du balado, Bianca Sampson pour maintenir la conversation en ligne, George Subotic pour s’assurer que le balado vous parvienne, et Ana Bita pour rédiger les textes qui rassemblent tout ça. À la prochaine fois.
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