Voici cinq façons de protéger votre patrimoine pendant une séparation ou un divorce
Un divorce, une séparation ou la rupture d’une union de fait peut être une épreuve difficile à vivre. Et s’il y a du ressentiment ou des envies de vengeance, il n’est pas impossible que la rupture donne lieu à des représailles financières. D’ailleurs, même quand tout se passe à l’amiable, les questions d’argent peuvent être problématiques. Selon le National Endowment for Financial Education, près des deux tiers des couples mettent leurs finances en commun, ce qui peut entraîner des problèmes d’endettement en cas de séparation.1
Malheureusement, l’exploitation financière est un peu trop fréquente. « Tout le monde me dit : "Mon mari ou ma femme ne me ferait jamais ça", explique Zeljka Walker, gestionnaire de portefeuille et conseillère principale en placement, Gestion de patrimoine TD, qui est aussi Certified Divorce Financial Analyst (analyste financière des divorces agréée), mais je peux vous dire, par expérience, que ça arrive tout le temps. »
Elle-même s’est spécialisée dans les questions financières liées aux divorces en raison de ce qu’il s’est passé lors du sien. Elle propose cinq mesures à prendre dès que vous sentez que la fin de votre relation est proche, pour vous protéger, vous et vos biens :
1. Gardez un œil sur vos comptes conjoints
Une fois la séparation officialisée, vous devrez décider avec votre ex-partenaire de la façon dont vous allez partager vos biens et vos dettes, mais tant que vous n’aurez pas signé d’accord, vous avez intérêt à regarder de près ce qui entre dans vos comptes bancaires conjoints et ce qui en sort. Ouvrez dès que possible vos propres compte-chèques, compte d’épargne et compte de carte de crédit. Une fois les soldes de vos comptes conjoints remboursés, y compris ceux des cartes de crédit, fermez-les. (Toutefois, votre ex-partenaire devra peut-être donner son accord.) Modifiez les renseignements pour les paiements que vous recevez par dépôt direct. Vous pouvez aussi demander à votre banque de vous avertir si l’une de vos cartes de crédit ou lignes de crédit conjointes est de nouveau utilisée. Comme votre ex-partenaire et vous restez mutuellement responsables des prêts et des lignes de crédit que vous avez contractés ensemble, vous pourriez devoir rembourser ces nouvelles dettes. Mme Walker prévient que si votre ex-partenaire ne paie pas sa part, les créanciers se tourneront vers vous, même si vous n’étiez que titulaire de carte « secondaire » ou utilisateur autorisé.
2. Mettez vos bénéficiaires à jour
Si vous avez un régime de retraite, un régime d’épargne-retraite ou un testament, vérifiez si votre ex-partenaire figure parmi les bénéficiaires. Si c’est le cas, à votre décès, un montant lui sera versé. Si ce n’est plus ce que vous souhaitez, il est important d’apporter les modifications nécessaires. Si vous n’avez pas la tête à nommer une personne en particulier, car vous avez bien d’autres choses à gérer dans l’immédiat, vous pouvez simplement désigner votre succession comme bénéficiaire. Si vous ne procédez pas au changement ou si vous ne désignez pas de bénéficiaire, votre ex-partenaire pourrait recevoir de l’argent, et ce, même si vous avez signé des documents pour officialiser votre séparation ou votre divorce.
3. Vérifiez immédiatement votre dossier de crédit
Demandez dès que possible votre dossier de crédit. S’il y a des squelettes dans le placard financier de votre ex-partenaire, par exemple des cartes de crédit ou des comptes dont vous ignorez l’existence, la consultation de votre dossier de crédit pourrait vous mettre la puce à l’oreille. Dans un sondage mené par la TD en 2021 sur les habitudes financières des couples aux États-Unis, 32 % des personnes interrogées avouaient avoir caché des secrets d’ordre financier à leur partenaire et 50 % ont reconnu n’avoir aucune intention de lui en parler un jour.2 Pour garder un bon dossier de crédit, tentez de régler toute irrégularité ou tout problème dont vous êtes responsable. Demandez à l’agence d’évaluation du crédit de mettre à votre dossier une note indiquant que vous n’êtes désormais plus responsable des factures au nom de votre ex-partenaire. Cela n’empêchera pas les créanciers de vous poursuivre, mais cela pourrait plaider en votre faveur en cas de besoin.
4. Faites une liste et vérifiez-la deux fois
Dressez la liste de vos biens, dettes et dépenses, personnels et conjoints : numéros de compte, institutions financières, succursales, cartes de crédit, prêts et placements. Gardez des copies des renseignements financiers importants, comme les déclarations de revenus, les relevés de compte et les relevés de paie. Conservez tous les reçus des dépenses liées aux biens communs. Vous en aurez besoin quand vous discuterez de la division de vos biens. Pour vous protéger, vous et vos renseignements financiers, contre le vol d’identité ou des décisions imprévisibles de votre ex-partenaire, vous pouvez passer des relevés de compte papier aux relevés électroniques, mettre à jour vos mots de passe et même changer d’adresse courriel. Et n’oubliez pas de toujours verrouiller vos ordinateurs et vos téléphones.
5. Constituez une équipe
Ne faites pas cavalier seul. Entourez-vous d’un groupe de spécialistes de confiance, par exemple des avocats, des notaires, des médiateurs et des planificateurs financiers, qui pourront vous épauler dans cette période difficile. Ils pourront vous aider à mettre de l’ordre dans vos finances afin de vous protéger et d’établir un plan financier solide. Vous pourrez compter sur eux pour régler les détails de la répartition de vos biens, mettre à jour votre testament et geler vos avoirs, si nécessaire.
Partager cet article