Déboulonner les mythes sur les options de transfert des risques liés aux régimes de retraite
Équipe Gestion des actifs et des passifs
« Très souvent, le grand ennemi de la vérité n’est pas le mensonge, volontaire, délibéré et malhonnête, mais bien le mythe, persistant, persuasif et irréaliste. »
― John F. Kennedy
À un moment ou à un autre, les promoteurs de régime arrivent à une bifurcation du chemin. Pendant de nombreuses années, Gestion de Placements TD Inc. (GPTD) a appelé cette bifurcation « deux chemins, une seule destination », car les promoteurs de régime disposaient habituellement de deux options relatives à l’avenir de leurs régimes de retraite : la conversion en rentes auprès d’une compagnie d’assurance au moyen d’un transfert des risques liés aux régimes de retraite, ou la conservation de ses actifs auprès de son gestionnaire d’actifs et la modification de sa stratégie de gestion des risques liés aux régimes de retraite.
Cette décision importante n’est jamais évidente, car de nombreuses variables doivent être analysées avant de décider quelle option choisir. Or, comme pour la plupart des choix les plus importants, la qualité des résultats ou de la décision dépend largement de la qualité des données utilisées pour prendre cette décision. C’est là que nous estimons que, souvent, celles-ci ne sont pas toutes bien comprises ou quantifiées et que certains facteurs peuvent être complètement oubliés.
Dans cette optique, nous avons récemment discuté avec Michael Augustine, directeur général et chef, Gestion des actifs et des passifs à GPTD, afin de déboulonner certains des mythes les plus courants concernant le transfert des risques liés aux régimes de retraite.
Q:Est-il exact de dire que les assureurs ont accès à des placements qui sont inaccessibles à un régime de retraite?
R: C’est un mythe.
Bien que nous sachions que le principal élément de la répartition de l’actif d’une compagnie d’assurance est le titre de dette privée de qualité investissement, et qu’il a toujours été vrai qu’il s’agit d’une catégorie d’actif dotée d’importantes barrières à l’entrée, cette dynamique a changé au cours des dernières années. Les gestionnaires d’actifs tiers, comme GPTD, ont mis sur pied des plateformes de dette privée et participent souvent avec les assureurs aux mêmes opérations effectuées dans le secteur des rentes. Ces gestionnaires d’actifs peuvent maintenant proposer ces offres de crédit privé à leurs clients. Voilà ce que j’appelle de l’accès!
Q:Les rentes sont-elles le seul moyen de réduire considérablement les risques liés à un régime de retraite?
R: Il s’agit encore une fois d’un mythe au sein du secteur.
Une stratégie d’investissement guidé par le passif (IGP) bien conçue et mettant l’accent sur la couverture du passif et sur la croissance peut réduire considérablement les risques liés à un régime de retraite. En mettant l’accent sur le risque lié aux taux d’intérêt et sur la production de flux de revenu, les gestionnaires d’actifs tiers permettent aux régimes de mieux cadrer avec leurs évaluations actuarielles sous-jacentes et à leurs besoins de liquidité. En adoptant une stratégie de croissance sensible au passif, les participants actifs qui tiennent compte de la diversification et du degré de corrélation au passif peuvent opter pour des placements en actions et alternatifs afin de réduire le risque total lié à un régime.
Un grand nombre de promoteurs de régime oublient souvent qu’une rente sans rachat peut en fait présenter de nouveaux risques, car elle peut réduire considérablement la souplesse d’un régime. En l’absence d’un marché secondaire, un contrat de rente sans rachat ne peut être vendu pour répondre aux besoins de liquidité d’un régime. De plus, la rente ne peut pas être donnée en garantie, ce qui limite la capacité du régime à participer à de nombreuses stratégies de produits dérivés.
Q:Est-il vrai que la solution la plus rentable consiste à convertir en rentes la partie du régime qui est la plus « intéressante » pour les compagnies d’assurance?
R: C’est sans doute l’un des mythes les plus répandus au sein du secteur.
Le passif associé aux retraités est habituellement la partie la plus « intéressante » d’un régime pour les compagnies d’assurance. En effet, les investisseurs ont accès à une multitude d’occasions de production de flux de revenu à court terme. Malheureusement, une fois que la compagnie d’assurance a récupéré ses marges bénéficiaires et a couvert ses dépenses importantes, la rente est un substitut à revenu fixe à très faibles taux. Nos recherches montrent que les promoteurs qui adoptent une approche d’autogestion et qui investissent directement dans des placements sous-jacents similaires peuvent économiser de 15 % à 30 % par rapport aux rentes de l’assureur. Ces économies peuvent ensuite être réinvesties dans les passifs les plus difficiles à couvrir.
De nouvelles ressources pour déboulonner les mythes
Au cours des dernières semaines, l’équipe Gestion des actifs et des passifs a publié un article dérivé du populaire article « Deux chemins, une seule destination » et pouvant fournir des données plus claires dans le but de prendre une décision éclairée. L’article Portefeuille de rentes à assembler soi-même 2.0 : Le contexte des régimes de retraite a changé, tout comme vos options explore les innovations en structuration de portefeuilles axés sur les retraités qui remettent en question les idées reçues quant aux avantages et coûts du transfert des risques par rapport à leur conservation et leur gestion.
Voici quelques-uns des points forts de l’article :
- Les solutions de retraite qui mettent l’accent sur la production de flux de trésorerie rentables gagnent en importance, car elles permettent maintenant de réaliser des économies de 15 % à 30 % par rapport aux rentes sans rachat traditionnelles.
- Les obstacles à l’accès aux titres à revenu fixe privés ont diminué, ce qui permet aux promoteurs de régimes d’assembler eux-mêmes des portefeuilles de rentes attrayants.
- Les prêts hypothécaires commerciaux constituent un ajout intéressant à la nouvelle génération de portefeuilles de rentes à assembler soi-même de GPTD.
Michael Augustine a aussi récemment partagé ses réflexions sur le contexte actuel des régimes de retraite dans le cadre d’un entretien avec Benefits Canada et le Canada Investment Review. Vous pouvez accéder à cet entretien ici (en anglais seulement).
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